Électrique ou pas, les SUV sont un problème
Les SUV sont des véhicules qui séduisent de plus en plus d'automobilistes pour le confort et le sentiment de sécurité qu’ils procurent. Bien qu’initialement conçus pour une utilisation « tout terrain » (ou utilitaire), les SUV sont dorénavant des véhicules utilisés pour les trajets quotidiens… et parfois même, pour des trajets essentiellement citadins.
Comme c’est généralement le cas des SUV haut de gamme de marque allemande (Mercedes, BMW, Audi, Porsche, etc…), ainsi qu’avec la plupart des SUV de marque américaine (Dodge, Chevrolet, Ford, GMC, etc…), on retrouve sous le capot une motorisation surpuissante.
Les SUV sont donc dans le viseur des écologistes et des autorités. En cause, leur poids excessif, leur consommation de carburant et leurs émissions de CO2, qui contribuent au réchauffement climatique et à la pollution de l'air. De plus, nous verrons aussi que les véhicules électriques les plus vendus sont également des SUV, ce qui réduit les bénéfices qu’un véhicule électrique pourrait apporter et pose de nouveaux problèmes.
Les SUV Thermiques
Selon une étude de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les SUV sont responsables de la quasi-totalité de la hausse de la demande mondiale de pétrole entre 2010 et 2018. Ils représentent désormais plus de 40% des ventes de voitures neuves dans le monde, et plus de 50% en Europe.
Face à ce phénomène, plusieurs mesures sont envisagées pour freiner l'appétit des SUV. En France, le gouvernement a annoncé un durcissement du malus écologique, qui pénalise les véhicules les plus polluants à l'achat. Depuis 2022, le seuil d'émission de CO2 a été abaissé à 133 g/km, contre 138 g/km auparavant. Ce qui touche environ 80% des SUV qui sont vendus dans l'Hexagone.
D'autres pays ont opté pour des solutions plus radicales. En Norvège, leader mondial de la voiture électrique, les SUV thermiques sont taxés jusqu'à 20 000 euros à l'immatriculation. En Allemagne, le parti écologiste propose de bannir purement et simplement les SUV des centres-villes. Et aux Pays-Bas, une campagne citoyenne baptisée "Stop SUV" appelle à boycotter ces véhicules jugés dangereux pour les cyclistes et les piétons.
Les constructeurs automobiles sont également sous pression pour réduire la taille et le poids de leurs modèles. Certains ont déjà commencé à proposer des versions hybrides ou électriques de leurs SUV, mais cela ne suffit pas à compenser leur impact environnemental.
La guerre contre l'autobésité des SUV est donc lancée, mais elle ne sera pas facile à gagner. Les SUV répondent à une demande des consommateurs, qui apprécient leur confort, leur espace et leur sécurité. Il faudra donc les convaincre que ces avantages ont un coût écologique et social trop élevé, et qu'il existe des alternatives plus sobres et plus responsables.
Les SUV Électriques
Même si ces véhicules n'émettent pas de gaz d'échappement, ils ne sont pas sans impact sur l'environnement et la société. Voici quelques points à prendre en compte :
• Les SUV électriques ont besoin de grandes batteries qui requièrent l'extraction de nombreuses ressources dans des mines à travers le monde, ce qui entraîne des conséquences écologiques et humaines importantes, comme la pollution de l'eau, l'augmentation des maladies et le travail des enfants.
• Les SUV électriques sont plus lourds que les berlines électriques, ce qui augmente leur consommation d'énergie et leur émission de CO2 sur l'ensemble de leur cycle de vie. Selon une étude du groupe de réflexion « Transport & Environment », un SUV électrique émet en moyenne 14% de CO2 de plus qu'une berline électrique.
• Les SUV électriques sont aussi plus vulnérables aux pannes de la batterie 12 V, qui assure le fonctionnement des appareils consommateurs embarqués. Si cette batterie n'est pas rechargée régulièrement, elle peut flancher et immobiliser le véhicule. C'est la cause la plus fréquente de pannes des voitures électriques selon l'automobile-club allemand ADAC.
• Les SUV électriques sont également plus dangereux pour les autres usagers de la route, notamment les cyclistes et les piétons, car ils ont une plus grande surface frontale, une plus haute garde au sol et une plus mauvaise visibilité. Ils sont impliqués dans plus d'accidents mortels que les autres types de véhicules.
En conclusion, les SUV électriques ne sont pas une solution miracle pour répondre à la crise climatique. Ils présentent des inconvénients majeurs par rapport aux véhicules plus petits et plus légers. Il faudrait donc encourager les consommateurs à choisir des modèles plus sobres et plus sûrs, ou à privilégier les transports en commun quand c'est possible.